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Nicolas Sarkozy inaugure un sous-marin nucléaire tout en plaidant pour le désarmement
jeudi 20 mars 2008

Libération - Rédigé le 20/03/2008 à 19:22

Nicolas Sarkozy se rend demain, vendredi, à l’arsenal de Cherbourg pour le lancement du Terrible, le quatrième et dernier sous-marin lanceur d’engins (SNLE) de la classe Le Triomphant (photo Marine nationale). A cette occasion, le président de la République prononcera un discours sur la défense. Il plaidera notamment pour une relance du désarmement nucléaire et confirmera le maintien de la deuxième composante (air) des forces nucléaires, qui seront toutefois réduites.

Le Terrible sera le premier SNLE a être équipé du nouveau missile M51, qui aura une portée "réellement intercontinentale", donnant à la France la capacité de frapper partout dans le monde, en particulier jusqu’en Chine. Un troisième essai du M51 devrait avoir lieu prochainement. Il s’agira du premier tir depuis le bassin de Biscarosse (Landes), qui permet de reproduire les conditions d’un tir en plongée avec le système de chasse à l’air comprimé. Pour les essais, les M51 sont tirés dans l’Atlantique nord, au large du Canada.

Voici, en avant-première, les principaux points que le président Sarkozy abordera dans son discours de Cherbourg.

1) Les réformes à venir. "Le modèle d’armée 2015 est à l’évidence hors d’atteinte" explique-t-on à l’Elysée, où l’on critique l’"absence de réalisme" des années précédentes. "Nous sommes face à un problème redoutable, un mur financier. Pour mettre en oeuvre les engagements pris, il faudrait augmenter de six milliards par an les crédits d’équipement (+ 40%). C’est incompatible avec nos finances publiques. Il faut donc des moyens plus réalistes. Des choix doivent, à l’évidence, intervenir. Les crédits de la défense seront maintenus au niveau actuel, autour de 2% du PIB. Ils ne baisseront pas en euros constants". Le président de la République ne devrait pas se prononcer sur les réductions d’effectifs ou l’avenir des grands programmes. On rappelle à l’Elysée son "attachement à un second porte-avions."

2) La dissuasion nucléaire. Les deux composantes (sous-marine et aéroportée) seront maintenues, "un choix qui n’allait pas de soi" reconnait-on dans l’entourage du Président. Toutefois, les Forces aériennes stratégiques (FAS) seront réduites d’un tiers, passant de soixante avions Mirage 2000 N (3 escadrons) à une quarantaine de Rafale. Sur le plan de la doctrine, Nicolas Sarkozy revient à une posture plus traditionnelle. Contrairement à ce que Jacques Chirac avait fait à l’Ile Longue en 2006, il ne "détaillera pas à l’excès" les "intérêts vitaux" qui justifieraient les "hypothèses d’emploi" de l’arme nucléaire. Jacques Chirac avait évoqué l’utilisation du terrorisme par des Etats, la menace des armes de destruction massive non nucléaire ou l’extension des intérêts vitaux à nos "alliés". Nicolas Sarkozy maintient le flou, renforçant ainsi l’incertitude chez l’adversaire potentiel.

3) Le désarmement. Le président de la République va plaider pour la relance du désarmement nucléaire, estimant que la France était "exemplaire" à cet égard. Il rappellera que la France a été le premier pays à ratifier le traité d’interdiction des essais, démanteler son site d’essais dans le Pacifique, réduire ses forces en fermant le plateau d’Albion. Le chef de l’Etat demandera que les Etats qui n’ont pas encore ratifié le traité d’interdiction complète des essais nucléaires (Tice), comme les Etats-Unis et la Chine, le fassent. Il plaidera également pour le démantèlement de tous les sites d’essais (la France étant le seul pays à l’avoir fait ) et pour des "mesures de transparence" au niveau international. Enfin, il souhaite "l’ouverture de négociations internationales pour un traité d’interdiction des missiles sol-sol à courte et moyenne portée". Cette dernière proposition vise notamment à combattre "la prolifération". "Nous avons bien sûr l’Iran à l’esprit" reconnait-on l’Elysée.


COMMENTAIRE D’ACDN

On notera deux « inflexions » importantes dans le « discours » :

1. l’abandon en douceur de la doctrine Chirac du 19 janvier 2006. La commission du « Livre Blanc de la défense » était déjà arrivée à cette conclusion.

Cf. 4 février 2008 : Ce que dit le livre blanc sur la défense

2. l’annonce –pour l’heure purement verbale- d’une « relance du désarmement nucléaire ».

Mais par ailleurs, la continuité est de rigueur :

1. "Les crédits de la défense seront maintenus au niveau actuel, autour de 2% du PIB. Ils ne baisseront pas en euros constants."

C’est bien ce que Nicolas Sarkozy nous avait écrit le 18 avril 2007, juste avant le premier tour de l’élection présidentielle : "je m’engage à maintenir notre effort de Défense au moins à son niveau actuel, soit environ 2 % du PIB. C’est un seuil incompressible pour disposer de forces armées bien entraînées, bien équipées, aptes à assurer la protection de notre territoire et la sécurité des Français."

Cf. SCOOP : A la veille du 1er tour, Nicolas Sarkozy écrit à ACDN pour préciser son programme de défense

Le problème est que, maintenant, on s’aperçoit que cette constance de l’effort financier en faveur de la défense - qui représente en soi un privilège quand le gouvernement "réduit la voilure" sur la plupart des autres postes budgétaires - ne suffira même pas à assurer les engagements : "Nous sommes face à un problème redoutable, un mur financier. Pour mettre en oeuvre les engagements pris, il faudrait augmenter de six milliards par an les crédits d’équipement (+ 40%). C’est incompatible avec nos finances publiques. Il faut donc des moyens plus réalistes." En d’autres termes il va falloir opérer des coupes sombres dans les programmes d’équipement. Soit en annulant, soit en différant la réalisation de certains d’entre eux. Ce qui conduira à un moment ou à un autre à arbitrer entre la modernisation de la force de frappe et le renouvellement des équipements conventionnels. Dans ce contexte de vaches maigres, la "relance du désarmement nucléaire" prend le sens que la plupart des "gestes" antérieurs de la France, complaisamment évoqués pour l’occasion, avaient déjà : on fera "de nécessité vertu".

2. La stratégie dite "de dissuasion" nucléaire n’est pas remise en cause dans le principe. Elle est seulement ramenée -pour le moment- à sa version classique qui maintenait un flou artistique sur la définition des "intérêts vitaux" que cette stratégie était et reste censée défendre. Seul le discours chiraquien de l’Ile Longue - que le candidat Sarkozy avait fait sien - est abandonné. C’est toutefois un abandon de taille, qui augure d’autres évolutions possibles.

3. Le "lancement" [sans mise à l’eau] du "Terrible" confirme ce refus de remettre en cause les fondements de la force de frappe, refus évidemment contraire à l’intention déclarée de relancer "le désarmement nucléaire". L’essai du M51, s’il avait lieu comme prévu, soulignerait cette contradiction entre les actes et les paroles. Il y a donc une petite chance pour que ce troisième essai soit différé sous un motif quelconque. Des considérations météorologiques, ou bien la présence de contestataires sur le terrain pourraient en fournir le prétexte.

Suggérons à la cellule qui conçoit la stratégie élyséenne de faire encore mieux : non seulement en décidant de reporter cet essai sine die, mais encore en présentant ce report comme un "geste de la France" en direction de "la relance du désarmement nucléaire". Voilà qui la replacerait dans la course... la course au désarmement, où la Grande-Bretagne a nettement pris la tête et où la France sera inéluctablement entraînée. Mieux vaudrait avoir l’air d’y participer de bon coeur.


POST-SCRIPTUM, le 22 mars

1. Le nouvel essai du missile M51 prévu pour le 21 mars a été repoussé.

2. L’inauguration officielle du "Terrible" à Cherbourg a fourni au président de la République l’occasion d’un long discours, riche en remarques dignes d’intérêt mais aussi en propositions contradictoires, dont certaines pourraient donner quelques raisons d’espérer si elles ne s’accompagnaient de cette crispation majeure : pas question d’envisager, même à terme et dans un contexte de réciprocité, l’élimination de la force de frappe française. Celle-ci demeure, suivant une formule déjà utilisée par le candidat Sarkozy, "l’assurance-vie" de la nation. Elle le demeure pour le moment. Car, répétons-le, la France sera inéluctablement entraînée dans un processus d’abolition des armes nucléaires. Ce n’est qu’une question de temps. Un temps malheureusement propice, si l’on ne commence pas à mettre en oeuvre l’article VI du TNP, à la prolifération nucléaire et à son corollaire : la tentation de "frappes préemptives".


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