Source : LeMonde.fr

Je ne veux pas qu’on dise que je suis un va-t-en-guerre ! Mon message était un message de paix, de sérieux, et de détermination." Dans l’avion qui le conduit à Moscou, Bernard Kouchner s’efforce, ce lundi 17 septembre, d’éclaircir le sens des propos qu’il a tenus la veille à Paris, lors d’une émission de radio, à propos de la crise autour du nucléaire iranien. Il avait parlé de la nécessité de "préparer le pire", qui est "la guerre". Les mots du chef de la diplomatie française ont semé l’effroi. Il tient maintenant à dissiper les interprétations erronées, tout en confirmant le tournant pris par la diplomatie française, qui pousse pour des sanctions européennes contre l’Iran hors du cadre de l’ONU.

"La situation la pire serait la guerre. Pour éviter cela, l’attitude française est de négocier, négocier, négocier, jusqu’au bout, sans craindre les rebuffades. Et de travailler avec nos amis européens à des sanctions crédibles", explique M. Kouchner. "S’il y a une nouvelle résolution de l’ONU, nous en serons heureux. S’il n’y en a pas, nous construirons en tout cas des sanctions", ajoute-t-il.

M. Kouchner est arrivé lundi soir à Moscou, après avoir effectué la semaine dernière une tournée au Proche-Orient, où il a pu mesurer le poids pris par l’Iran dans la région ainsi que la perception de cette menace par Israël et les pays arabes sunnites. Il s’est entretenu, vendredi par téléphone, avec la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, qu’il doit retrouver dans quelques jours à Washington, avant de se rendre à l’Assemblée générale de l’ONU. A chaque étape, la question des agissements de l’Iran a figuré, et figurera, en bonne place.

Le raid du 6 septembre mené par Israël en Syrie, pays allié de l’Iran, a accru la tension. Selon la presse américaine et britannique, ce raid a visé du matériel nucléaire ayant pour origine soit l’Iran, soit la Corée du Nord. Israël a-t-il procédé à un coup de semonce en prélude à d’éventuelles frappes, un jour, sur l’Iran ? Cette hypothèse est évoquée par des diplomates.

RÉUNION À WASHINGTON : Suite