Solange Fernex, pacifiste et femme politique française née en 1934 et vivant à Biederthal dans le Sundgau (Haut-Rhin), est décédée ce 11 septembre 2006 vers 15 heures, des suites d’un cancer. Après avoir connu des moments difficiles et une récente et courte période de rémission, elle s’est éteinte doucement.
En 1973, elle est suppléante du premier Français ayant proposé à des électeurs de voter écologiste au premier tour dans des législatives, Henri JENN (32 ans à l’époque), dans une circonscription de Mulhouse.
C’est elle qui mène la liste Europe-Ecologie aux premières élections européennes en 1979, totalisant près de 900 000 voix.
En 1983, elle a participé au Jeûne pour la Vie, en jeûnant 40 jours à Paris pour le désarmement nucléaire.
En 1984 elle participe à la fondation des Verts.
Elle a reçu en 2001 un prix pour son engagement contre l’armement nucléaire, le Nuclear-Free Future Award (Lifetime Achievement).
Présidente de la section française de la Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté jusqu’à sa maladie, elle était membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence.
Avec son mari Michel Fernex, elle apportait de l’aide aux enfants de Tchernobyl et dénonçait depuis des années les effets de la radioactivité répandue par la catastrophe nucléaire d’avril 1986. Cinq jours avant sa mort, elle disait au téléphone à un ami engagé dans le même combat "qu’elle allait veiller sur notre travail, de là où elle allait se trouver..."
ACDN
13 septembre - Les messages de condoléances, les témoignages de sympathie et les souvenirs d’actions vécues avec Solange affluent du moncde entier. Nous les retransmettons à sa famille et quelques-uns de ses nombreux amis.
La cérémonie religieuse d’adieu aura lieu à l’église de Biederthal (Haut-Rhin), samedi 16 septembre à 14h30.
Selon la volonté de Solange, ni fleurs, ni couronnes, ni gerbes, ni plaques,
mais un soutien à l’association « Enfants de Tchernobyl Bélarus » qu’elle avait créée en 2001 avec son mari, Michel et quelques amis.
Votre chèque (même minime) sera le bienvenu :
« Enfants de Tchernobyl Bélarus » 20 rue Principale, 68480 Biederthal (France)
http://enfantsdetchernobylbelarus.doubleclic.asso.fr
A lire : “Solange Fernex, l’insoumise” - Ecologie, Féminisme et non violence"
Livre de 212 pages : 16 euros, port compris.
Les droits d’auteur de cet ouvrage sont intégralement reversés à l’association “Les enfants de Tchernobyl Bélarus”.
A commander à :
Réseau “Sortir du nucléaire”
9, rue Dumenge 69317 Lyon Cedex 04
(chèque à l’ordre de “Sortir du nucléaire”).
Est Républicain Article paru le 13.09.06
Décès de Solange Fernex
STRASBOURG. L’ex-députée européenne Solange Fernex, figure historique des Verts, pacifiste et opposante acharnée au nucléaire civil et militaire, est décédée lundi à son domicile à Biederthal (Haut-Rhin).
Mme Fernex, morte des suites d’un cancer à l’âge de 71 ans, était l’une des figures du monde politique alsacien, mais ses combats et ses engagements « contre le nucléaire, contre la pollution, pour la nature et pour la vie », n’avaient pas de frontières.
Elle fonde avec Antoine Waechter le premier parti écologiste d’Europe, Ecologie et Survie, en 1979 avant de participer à la création du Parti des Verts en 1984.
Adepte de la non-violence et de la désobéissance civile, inspirée par Gandhi et Lanza del Vasto, elle pratique des jeûnes et des grèves de la faim de longue durée, parfois au péril de sa vie, pour défendre la cause du désarmement nucléaire (40 jours à Paris en 1983) ou s’opposer au démarrage de la centrale alsacienne de Fessenheim.
Très active au Parlement européen, elle est à l’origine de lois sur l’agriculture biologique et contre la sur-pêche qui menace les fonds marins.
Solange Fernex était mère de quatre enfants.
LE MONDE - 15.09.06 - Jacques Fortier
Solange Fernex
olange Fernex, ancienne députée européenne des Verts et cofondatrice du parti en 1984, est morte mardi 12 septembre en Alsace, à l’âge de 72 ans. Née le 14 avril 1934 à Strasbourg, secrétaire trilingue et traductrice, cette mère de quatre enfants a été l’une des premières candidates écologistes de France, à Mulhouse en 1973, avant même la candidature de René Dumont à la présidentielle de 1974. Ecologiste, pacifiste, féministe, tiers-mondiste, cette chrétienne protestante était habitée par les idées de Gandhi ou de Lanza del Vasto et proche de Théodore Monod.
De retour d’Afrique, où elle a vécu douze ans avec son mari médecin, elle s’est engagée dans de nombreux combats militants avec les armes de la non-violence : occupation de terrains contre l’installation d’une usine chimique à Marckolsheim (Bas-Rhin) en 1974-1975, jeûne de vingt-trois jours contre la construction de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) en 1977 et de quarante jours à Paris pour le désarmement nucléaire en 1983, par exemple. Elle a été cofondatrice en Alsace de la puissante Association fédérative régionale pour la protection de la nature (AFRPN), devenue Alsace-Nature, qu’elle a présidée.
Sur le plan politique, elle a fondé avec Antoine Waechter Ecologie et survie, en 1979, et a été tête de liste Europe-Ecologie aux européennes de 1979, sans succès. En 1984, elle participe à la création des Verts, sera 2e de liste la même année aux européennes, mais n’entrera au Parlement de Strasbourg qu’en 1989. Elle en a démissionné en 1991 pour laisser son siège, selon le principe du "tourniquet", à Dominique Voynet. Elle a été conseillère municipale de son village de Biederthal (Haut-Rhin) de 1977 à 2001.
Elle se consacrait ces dernières années aux enfants de Biélorussie et d’Ukraine victimes de la catastrophe de Tchernobyl. Une biographie de Solange Fernex a été publiée en 2004 par la journaliste Elisabeth Schultess (Solange Fernex, l’insoumise, éditions Yves-Michel).